Dvar torah pour l'élévation de l'âme de mon oncle Mordechai ben Camille Benitah et des enfants Yael bat mikhal et Avigail bat Mikhal gross.
Pour la guérison complète de Haim Itshak Ayzik ben Michal et Refael Michael Shlomo ben Mikhal Gross.
Paracha Mishpatim
"Et voici les statuts que tu leur exposeras".
Ainsi commence la paracha qui suit l'énonciation des 10 commandements. Elle se nomme Mishpatim (littéralement en français: Les jugements) et traite principalement de tout ce qui est d'ordre public et relationnel.
Sur le premier mot de cette phrase, Rachi commente:
"Partout où il est écrit 'voici' vient annuler les enseignements premiers. Partout où il est écrit Et voici, vient ajouter aux enseignements premiers. Si les premiers viennent du mont Sinai, alors ceux-ci aussi viennent du mont Sinai".
Ce commentaire éveille la curiosité. En effet, pourquoi rachi éprouve-t-il le besoin de préciser que les enseignements de la paracha de mishpatim viennent s'ajouter aux lois données sur le mont Sinai? Ne savons-nous pas que tous les enseignements de la torah ont été donnés au Mont Sinai?
Certes, ils furent dévoilés ultérieurement au peuple d'Israël, mais il n'a jamais été mis en doute que leur provenance fut autre que la parole divine à Moise sur le Mont Sinai.
Comme nous l'avons précisé, les enseignements dont il est question dans cette paracha sont d'ordre public. Rappelons que les 'mitsvot' (bonnes actions) peuvent être partagées en 3 catégories:
Celles envers le Tout puissant.
Celles envers nous-même.
Celles envers autrui.
Bien évidemment, dans la paracha de michpatim nous faisons face à la 3eme catégorie: les mitsvot envers autrui.
En commentant ainsi le début de la paracha, rachi semble vouloir insister que cette 3eme catégorie, a l'instar des autres est également un des enseignements de la torah. Mais la question subsiste: Pourquoi est-il besoin d'insister?
D'ailleurs, la question se trouve d'autant plus pertinente, que sur le dernier mot de la même phrase, rachi commente:
"Leur enseigneras: à eux (les enfants d'Israel), et non aux autres nations!"
De ce commentaire de rachi nous y apprenons la halacha (loi), qu'il est interdit au peuple d'Israël de se faire juger par des juges des autres nations, car ils s'agit de NOS lois et eux n'en n'ont pas connaissances.
En toute logique, si il nous a été données des lois, c'est donc pour les appliquer et si nous ne le faisons pas il est normale que nous soyons jugés, par des personnes qui les appliquent et les connaissent.
Si nous essayons de faire un lien entre les deux commentaires de rachi et le contexte dans lequel nous nous trouvons (lois d'étiques), nous pouvons donner un élément de réponse à la question.
Concernant les lois religieuses (chabbat, prieres, cacherout…), nous pouvons comprendre que des enseignements furent donnés par le Saint Beni Soit-il.
Par contre, en ce qui concerne les relations envers son prochain, nous aurions pu penser que cela n'a rien avoir avec le Maître du Monde, et que, pour les apprendre, nous devrions donc nous tourner vers les autres nations.
Il n'en n'est rien nous dit rachi: "Si les précédentes lois furent enseignées par D. , alors celles-ci le sont également". Et rachi ajoute: "ces enseignements seront POUR le peuple d'Israel et pas pour les autres nations."
Dans notre fort intérieur se trouve une différenciation entre cette catégorie de mitsvot et celles concernant le Saint Beni Soit-il. Le fait que la mitsva soit assimiler à l'autre (le voisin, l'automobiliste…), nous porte à croire que le Tout Puissant y soit absent [c'est entre lui et moi !]. Ceci est faux, et notre sainte Torah nous le fait savoir par l'intermédiaire de cette paracha.
Justement au lendemain du dévoilement au mont Sinai, le Saint beni Soit il décide de nous enseigner ces mitsvot. C'est comme si, les deux n'étaient que des perceptions différentes d'une seule et même catégorie: Les unes se trouvant dans la divinité céleste. Les autres dans la divinité terrestre, à l'intérieur même de la matière. Mais toutes deux représentent une divinité certaine.
Il est écrit dans les psaumes du Roi David: "Il n'a fait cela pour aucune des autres nations, aussi ses lois (mishpatim) leur demeurent elles inconnus".
Nous aurions pu penser que les lois envers D. sont au-dessus de notre entendement, de notre intellect. Elles nous différencient des autres peuples.
Pourquoi alors, le verset fait il allusion aux mitsvot envers son prochain? Serrait ce a travers ces mitsvot la que le peuple d'Israël se différenciait il des autres nations? Pourtant, les autres nations aussi, ont des juges et des lois. Que pourrait le peuple juif apporter de plus dans ce domaine?
Croire que l'unique différenciation d'Israël des autres peuples réside uniquement au niveau spirituel (nechama) est une erreur. Israël est différent également au niveau du corps (gouf). Cette différenciation se fait le 8em jour de notre naissance lors de la circoncision. C'est ainsi, que nous signons une alliance avec Notre Père Céleste et que nous décidons de différencier notre corps des autres peuples.
Nous pouvons résumer que les mitsvot envers notre prochain, ont pour but d'illuminer la présence divine dans le matériel, tandis que les mitsvot envers D. viennent illuminer les monde céleste par l'intermédiaire de ce monde. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous ne disons aucune bénédiction lorsque nous nous apprêtons à faire une mitsva envers autrui. Comme nous le savons, la bénédiction a pour but de faire 'descendre' l'abondance céleste manquante dans ce monde (nefesh aHaim). Dans les mitsvot envers notre prochain nous faisons ressortir la divinité existante dans ce monde.
Chère famille, amis et collègues, au lendemain des événements récents, il serait souhaitable d'éveiller notre sensibilité sur cette 3eme catégorie de mitsvot que nous avons malheureusement trop tendance à délaisser. Penser à faire le bien autour de nous, essayer d'illuminer le monde avec la bonté que notre Créateur a bien voulu nous donner, afin de vivre dans un monde droit et honnête sans guerre ni mépris car telle est la volonté du Tout puissant.
Bonne semaine
